Epée de général de brigade offerte au général DOUAY par le général PELISSIER. Garde en laiton doré à clavier rabattable (présentant un poinçon de contrôle), en bon état, porte la trace dun usage prolongé, la dorure a disparu au deux tiers. Motifs floraux et tête de lion à lextrémité de la branche de la garde (fente au pommeau). Coquille gravée dun coq entouré dune couronne de laurier et de trophées, de part et dautre sont fixées deux étoiles argentées à 5 branches. Fusée en bon état, sans filigrane. Lame de section quadrangulaire, en bon état, une partie du marquage fabricant est visible « berg », le reste estompé, sans doute lors du repolissage qui a suivi la gravure de la dédicace : « général Pélissier » « donnée au général Douay », sur deux lignes, dorure en creux en bon état, entouré de rinceaux. Il sagit visiblement dune gravure à leau forte, bien dans le style de lépoque. Fourreau métallique à deux bélières, les anneaux et le dard présentent une usure caractéristique montrant quelle a été longuement portée par son propriétaire. Un marquage illisible est en partie présent sur le dard. Epée portant une légère patine ainsi que de légères traces doxydations dues aux manipulations, « dans son jus ». Le général Douay a été nommé général de brigade le 28 décembre 1855. A cette époque le général Pélissier revient victorieux de Crimé et a été nommé maréchal en septembre et comte de Malakof, ce qui permet de dater le don de cette période. Douay et Pélissier ont servi en Algérie auparavant. Au vu de lusure de lépée, du modèle et de sa décoration, il est permi de penser que cette épée ait été dabord portée par Pélissier général de brigade avant dêtre dédicacée et offerte à son ancien subordonné et ami Douay. Aimable Jean Jacques PELISSIER (1794-1864), lun des plus brillant militaire de son époque malgré son caractère abrupt, Saint Cyrien et fantassin, se distingue notamment en 1844 lors de la bataille dIsly en Algérie et lannée suivante lors des « enfumades » des grottes de Dahra qui permettent de réduire la résistance des tribus musulmanes fanatiques et pacifier le pays, à la suite de quoi il accède au grade de général de brigade. Général de division en 1850, il est gouverneur général dAlgérie en 1851. En Crimée, commandant en chef des forces françaises devant Sébastopol en 1855, il est victorieux le 8 septembre, est nommé Maréchal de France le 12 septembre, puis duc de Malakoff et sénateur. Il revient au gouvernement général dAlgérie en 1860 et y décède en fonction à Alger en 1866. Abel DOUAY (1809- 1870) (frère de Félix Charles DOUAY, 1816-1879, également général de brigade et participant à la campagne du Mexique), général estimé malgré son franc parler qui retarda sa carrière, a servi dans linfanterie et les chasseurs à pieds, en Martinique, en Guadeloupe et à Solferino en Italie, mais surtout lors de la pacification de lAlgérie de 1847 à 1851 et 1854 à 1855, alors que Pélissier est gouverneur général. Il est apprécié par ce dernier mais également par les généraux Canrobert et Castellane. Nommé général de brigade en décembre 1855, il est blessé au feu en Italie en 1859 et nommé général de division en 1866. Le 17 aout 1870, il commande la 2ème division du 1er corps de larmée du Rhin sous les ordres du maréchal de Mac Mahon. Le 4 aout 1870 il est mortellement blessé parmi ses troupes qui résistent à un ennemi dix fois supérieur et décède à la ferme de Schafbusch, (près de Wissembourg), où les généraux ennemis lui rendent hommage. Cest le premier général tué à lennemi durant ce conflit, parmi les plus capables, lors du tout premier engagement dimportance. Cette épée dédicacée est une pièce exceptionnelle de par la personnalité hors norme et limportance historique de ses deux